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Article de presse
SAINT-BENOIT : MUNICIPALES
Jean-Yves Payet, champion de la ténacité

Le candidat Lutte ouvrière, qui se présente pour la cinquième fois, appelle à choisir «le vote utile au camp des travailleurs».
Après 2001, 2038,2014 et 2020, revoilà Jean-Yves Payet, 58 ans, en lice pour la cinquième fois aux municipales à Saint-Benoît. Si l'on ajoute ses candidatures aux départementales, régionales, législatives et européennes, cela fait de ce militant Lutte ouvrière (LO) le champion toutes catégories de la ténacité en politique. Ses signes distinctifs ? Il n'a jamais gagné, ni même accédé au deuxième tour a tout de même atteint 4,71 % en 2008 mais son discours n'a pas varié d'un iota : avec les travailleurs toujours, complaisant avec le système capitaliste et la bourgeoisie», jamais.
Qu'est-ce qui fait courir ce conseiller pour les entreprises en difficulté à la Chambre d'agriculture (où, à l'inverse, il est systématiquement réélu comme représentant du personnel) et secrétaire de l'union régionale CGTR Est ? Certainement pas la gloire et l'argent, auquel il reproche à la classe politique de succomber trop facilement : «la corruption fait partie de l'huile qui fait fonctionner le système. Ce sont les patrons qui financent le candidat qu'ils souhaitent voir gagner, et qui eux-mêmes entretiennent un système clientéliste. Moi, je ne vais pas me mettre et faire campagne en payant des coups et en promettant de continuer si je suis élu».
Sa cause à lui, c'est de porter la voix «des classes populaires contre un système capitaliste en crise, qui ne sert que les riches et les grandes entreprises». Il alerte sur la montée des discours va-t-en-guerre, le chômage massif, la pauvreté, la diffusion des idées réactionnaires et dénonce à Saint-Benoît «un bilan accablant pour les pouvoirs locaux».
« Les travailleurs sont les mieux placés pour diriger eux-mêmes la société ».
(Jean-Yves PAYET. Candidat Lutte Ouvrière)
Pour lui, les problèmes d'eau, d'électricité, la vétusté des écoles et des logements sociaux n'ont rien de conjoncturel mais illustrent «le mépris social» dans lequel est tenue la population, surtout les familles pauvres. Il dénonce encore «la collusion permanente entre la mairie et le patronat», illustrée entre autres par la privatisation de la restauration municipale et le positionnement d'un maire «qui navigue entre Macron et le PS suivant le vent».
Pas convaincu non plus par un Jean-Hugues Ratenon, le candidat trotskiste ne se pose pas en homme providentiel mais avance au contraire que «les travailleurs produisent toutes les richesses et sont les mieux placés pour diriger eux-mêmes la société».
À ceux qui railleraient ses références à la Révolution russe et à la Commune de Paris, ou ses citations de Lénine - «L'Etat est une machine pour maintenir la domination d'une classe sur une autre», il oppose sa détermination tranquille et l'ironie cinglante dont il fait preuve lors des débats télévisés, où il reconnait avoir «parfois un peu la rage». Convaincu que ses idées ont de l'avenir, et que dans tous les cas elles méritent d'être défendues: «j'ai la chance de faire un boulot où je m'occupe de gens qui sont dans la merde, et quand j'ai fini, de travailleurs qui sont aussi dans la merde. Et ça ne me rend pas malheureux du tout».
E.M.
Droits de reproduction et de diffusion réservés © Le Quotidien ( 4 décembre 2025)