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Dans le monde
Gaza
pendant les tractations, le massacre continue
La rencontre Trump-Netanyahou, du 7 au 10 juillet à Washington, et la reprise des négociations entre Israël et le Hamas, le 6 juillet au Qatar, ont suscité l’espoir qu’un nouveau cessez-le-feu soit mis en œuvre à Gaza.

Trump, qui permet à Netanyahou de poursuivre son massacre de masse à Gaza en lui fournissant un indéfectible soutien militaire, s’affirme partisan d’un cessez-le-feu. Une proposition de trêve de soixante jours est en discussion à Doha sous l’égide des États-Unis. Elle prévoit la libération de tout ou partie de la vingtaine d’otages israéliens survivant encore dans Gaza en ruine, en échange de la libération de centaines de prisonniers politiques palestiniens détenus en Israël.
Mais Netanyahou et ses ministres refusent les moindres concessions exigées par le Hamas pour valider cet accord. La demande, élémentaire, de remettre sous le contrôle de l’ONU la distribution de l’aide humanitaire, seul moyen de survie pour les Gazaouis, est refusée par Israël. Depuis trois mois, cet approvisionnement est organisé par GHF (Fonds humanitaire pour Gaza), une organisation privée sous contrôle israélo-américain créée spécialement pour l’occasion. La distribution est chaotique, sous le feu des militaires israéliens, provoquant tous les jours la mort de Palestiniens qui tentent d’accéder à la précieuse nourriture. Plusieurs centaines de personnes sont mortes en venant se ravitailler. Cet approvisionnement est si aléatoire et insuffisant que la famine tue à Gaza. Les images insoutenables d’enfants squelettiques, diffusées au journal télévisé, ont donné un aperçu glaçant des souffrances endurées par les Gazaouis.
Une autre demande, formulée par le Hamas pour libérer les derniers otages, est que la trêve en cours de discussion soit suivie d’un retrait de l’armée israélienne du territoire de Gaza. Cette armée occupe actuellement 75 % du territoire, des terres agricoles, des villages et des villes entières, une zone rasée et transformée en no man’s land. Les dirigeants israéliens entendent conserver en permanence ce qu’ils appellent « une zone de sécurité » entièrement sous contrôle de leur armée, tandis que deux millions de Gazaouis, privés de tout, sont contraints de s’entasser, sous des tentes, sur quelques dizaines de kilomètres carrés.
Netanyahou et ses ministres les plus extrémistes n’ont pas renoncé au projet formulé avec cynisme par Trump en janvier dernier : déporter les Palestiniens dans des pays d’accueil pour construire une « Riviera du Moyen-Orient » sur les ruines de Gaza. À Washington, Netanyahou l’a répété : « Nous travaillons avec les États-Unis pour trouver des pays qui [pourront] offrir un meilleur avenir aux Palestiniens ». Le ministre de la Défense, lui, a proposé que 600 000 habitants soient déplacés dans « une ville humanitaire » bâtie sur les ruines de la ville de Rafah, au sud de Gaza.
Ces annonces, aussi provocantes que fumeuses, montrent que les dirigeants israéliens font tout pour empêcher le rétablissement à Gaza de quelque forme d’administration palestinienne que ce soit. Ils n’ont à ce jour d’autres projets que de prolonger les souffrances des Palestiniens pour en pousser le plus possible à l’exode. Ils n’ont guère plus de considération pour les derniers otages israéliens et leurs familles qui manifestent plusieurs fois par semaine à Tel-Aviv en réclamant « un accord global, pas un cessez-le- feu » car ils refusent la poursuite de cette guerre qui avilit la société israélienne.
Quant aux dirigeants américains, leur seule préoccupation est de garder le contrôle sur le Moyen-Orient, quel qu’en soit le prix pour les Palestiniens comme pour les autres peuples de la région.